Intention et signe dans le Tractatus de signis de Jean Poinsot - Université de Lille Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Methodos : savoirs et textes Année : 2014

Intention et signe dans le Tractatus de signis de Jean Poinsot

Résumé

When it comes to the many possible ways of dealing with historical materials, one can often observe a tension between two main options in scholarly literature. On the one side, one can, consider an author as breaking new grounds for a revolution which supposedly leads directly to our modernity. On the other hand, and in reaction to this first point of view, there is the tendency to focus not on possible anticipations, but on detailed contextualization. In such a case, however, one faces the risk of smoothing away any originality in the author at stake. Such are the two ways in which John Poinsot (also called John of Saint Thomas), a Dominican of the early 17th century, has been rediscovered: as the forerunner of Peirce's semiotics, because of his understanding of the sign as pertaining to the category of relation, a claim that is at the origin of new editions of Poinsot's Tractatus de signis. However, studies of such an orientation have been immediately followed by others, which, by contrast, tend to minimize Poinsot's modernity, sometimes in a quite excessive way. The present paper sides with the contextualist approach and attempts to find a middle way in comparing Poinsot's treatise on signs with the questions on the same subject by Sebastião do Couto, Coimbra's commentator. The proposed comparison focuses on the different ways in which intentions and signs are connected, a topic which has not been dealt with up to now. The contextualization of Poinsot's treatment of this precise question reveals a relative originality of our author. We will show that even if the semiotic discourses of Poinsot and Couto do not present any major difference, a certain originality can nonetheless be noticed in Poinsot in the treatment of the category of relation, a position which leads him to reconfigure the pattern of the semiotic question.
Parmi les différentes approches possibles de la matière historique, on observe souvent, dans la littérature, une tension entre les deux options suivantes : faire d'un auteur le précurseur d'une révolution dont notre modernité serait l'héritière directe, ou au contraire, et par réaction, se livrer à un travail de remise en contexte détaillé qui prend parfois le risque de gommer l'originalité possible de ce même auteur. Le Traité sur les signes de Jean Poinsot (appelé également Jean de Saint Thomas), dominicain du début du XVIIe siècle, a ainsi d'abord été édité comme un texte annonciateur de la sémiotique de Peirce, la thèse de cette originalité révolutionnaire étant fondée sur le traitement de la catégorie de la relation. Le travail critique qui s'est effectué en réaction tempère, parfois de façon excessive, la nouveauté de cet auteur du point de vue de sa contribution à la pensée des signes. Cet article s'inscrit dans cette démarche de remise en contexte en proposant une comparaison entre le texte de Poinsot et les Quaestiones sur les signes, que l'on doit à Sebastião do Couto, commentateur de l'université de Coimbra. Optant pour une contextualisation qui vise à mesurer l'originalité relative de Poinsot, cette étude porte sur les variations de la description du rapport du signe à l'intention. Nous montrerons ainsi que même si les contenus du discours sur les signes ne comportent que de maigres différences, on peut cependant constater une certaine originalité de Poinsot dans son traitement de la relation, qui l'amène à reconfigurer l'ordonnancement de la question des signes.

Dates et versions

hal-01053572 , version 1 (31-07-2014)

Identifiants

Citer

Hélène Leblanc. Intention et signe dans le Tractatus de signis de Jean Poinsot. Methodos : savoirs et textes, 2014, URL : http://methodos.revues.org/3705. ⟨10.4000/methodos.3705⟩. ⟨hal-01053572⟩
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